Depuis que je suis petite, j’ai toujours passé des vacances dans un petit village sur la côte atlantique, au Portugal. Ce village s’appelle Zambujeira do Mar, il se situe dans le « parque natural do sudoeste alentejano e costa vicentina », dans la région d’Alentejo. La règlementation appliquée à ce territoire servirait à préserver et à mettre en valeur les richesses du parc naturel. 

Des années à observer ce paysage m’ont fait comprendre que nous ne pouvons jamais croire que les lieux sont éternels. C’est normal, tout évolue, sauf que malheureusement ce n’est pas toujours pour s’améliorer.

Derrière cette réalité idyllique, le chômage, l’isolation, la corruption ; sont entre autres les graves problèmes du territoire. Pratiquement rien n’a été fait, pour modifier la situation ces dernières années.

De manière surprenante, des entreprises agricoles portugaises, françaises, américaines, allemandes entre autres, ont pris intérêt par ce territoire et commencé à explorer ses ressources naturelles et humaines. Si au début ces exploitations ont créé des occasions de développement et emploi, aujourd’hui elles sont une des causes de la destruction du parc naturel.

Initialement, l’agriculture intensive, par moyen des serres en plastique, épuise les sols, pollue les plages et les territoires autour. Le paysage s’est ainsi transformé, dans des kilomètres de plastique.

Les travailleurs sont « importés » par des agences bulgares d’emploi. Ces entreprises cherchent ses travailleurs dans des pays asiatiques, tels que la Thaïlande ou le Népal. Les travailleurs sont installés dans des conteneurs, leur salaire équivaut au SMIC portugais : 630 €. Ces citoyens sont payés à la saison, donc ils n’ont pas de maison, ni de salaire la deuxième moitié de l’année. Les maisons des villages sont louées à trop de travailleurs, parfois 15 personnes par chambre, les conditions d’hygiène ne sont pas assurées. Le manque d’infrastructures est évident.

Finalement, les fruits produits sont pour la plupart emballés en Espagne, donc « made in Espagne ».

À la suite d’une pétition publique, l’assemblée de la république semble commencer à comprendre l’ampleur du problème. Mais concrètement, rien n’a été fait.

Les dernières élections présidentielles au Portugal montrent la montée d’un parti d’extrême droite dans la région de Alentejo.